Le guide pour bien choisir le système d'assainissement de votre maison

Florian Billaud 25 nov 2015
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L'assainissement non collectif (ANC) prend de multiples formes et, à première vue, vous avez l'embarras du choix. Mais attention, les textes législatifs ainsi que la nature du sol limitent l''installation appropriée pour votre maison.

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Le guide pour bien choisir le système d'assainissement de votre maison
Les fillières d'assainissement non collectif (ANC) prennent de multiples formes. A vous de choisir celle qui vous conviendra le mieux selon votre budget et la physionomie de votre terrain. © Christian Delbert
Sommaire

Les filières traditionnelles d'assainissement

Comme leur nom l'indique, ces filières dont l'efficacité épuratoire n'est plus à prouver sont les plus anciennement reconnues par les textes légaux. Elles se composent d'une fosse toutes eaux puis, en aval, d'un sol savamment agencé pour traiter l'eau. La fosse toutes eaux assure le prétraitement, le sol plus ou moins reconstitué le traitement final.

La fosse toutes eaux, élément incontournable

La fosse toutes eaux succède à la fosse septique dans les installations modernes. Elle est aujourd'hui obligatoire et joue les rôles autrefois dévolus à deux compartiments séparés, la fosse septique et le bac dégraisseur. Si, elle est parfois encore appelée fosse septique, la fosse toutes eaux recueille les eaux usées d'une habitation, contrairement à sa devancière. Un bac dégraisseur peut cependant être utile en amont si l'habitation se trouve à plus de 10 mètres de la fosse.

Béton ou plastique : quel matériau pour votre fosse ?

Moins cher, le béton présente l'inconvénient de se détériorer sous l'effet des gaz issus des fermentations. Le plastique, plus résistant aux agents chimiques, se déforme plus facilement. De plus, il n'est pas approprié aux installations de grande envergure. Le matériau est donc à choisir en fonction de la nature du sol et des dimensions de la fosse.

Fonctionnement d'une fosse toutes eaux

Dans la fosse, les déchets sont séparés par décantation. À la surface, la phase la plus légère forme l'écume. Elle comprend notamment des produits ménagers dont la masse est inférieure à celle de l'eau. Au fond s'amassent les boues. Reste alors, entre les deux, une phase liquide intermédiaire en partie débarrassée de ses éléments les plus toxiques. C'est cette phase qui va être traitée dans les filtres situés en aval.

3 grands types d’installations pour votre fosse septique

1. Les surfaces d'épandage

L'épandage est probablement la méthode de traitement des eaux usées la plus économique. C'est le sol existant qui constitue le milieu d'épuration et de dispersion. Il doit donc être bien oxygéné et perméable. Lorsque le sol est très meuble, on préfère généralement le lit d'épandage, très large et peu profond, à l'épandage par tranchées. Le principal inconvénient de l'épandage est qu'il nécessite beaucoup d'espace.

Une réglementation stricte

Un corpus législatif abondant détermine les conditions d'installation des systèmes d'assainissement non collectif. Il est notamment consultable ici.

2. Les filtres à sable

Il en existe plusieurs catégories qui présentent l'avantage d'être compactes. En effet, les filtres à sable nécessitent, en moyenne, 3 fois moins de surface par habitant que les systèmes d'épandage. Cette filière n'utilise pas directement le sol de la parcelle mais un substrat reconstitué. Elle est donc utilisée lorsque la perméabilité du sol de la parcelle n'est pas adaptée à l'épandage ou lorsque le milieu est fragile. Les filtres à sable se composent de plusieurs couches de minéraux dont la granulométrie augmente vers l'aval du système.

3. Le tertre d'infiltration

Lorsque le filtre est partiellement ou complètement hors-sol, on parle de tertre d'infiltration. Il est nécessaire lorsque la nappe phréatique est à fleur de sol. Son principe est analogue à celui des filtres à sable, mais le tertre est surélevé par rapport au sol environnant. Une pompe de relevage destinée à hausser l'eau en provenance de la fosse est souvent nécessaire. Par ailleurs, le tertre exige des travaux de terrassement qui engendrent des surcoûts. Il s'agit donc généralement d'une installation assez chère.

Pour une installation d'assainissement non collectif...

Le coût varie généralement entre 3 000 et 15 000 € selon la taille de l'installation et quelques autres facteurs :

  • le type de filière sélectionné, sous les aspects de la mise en place et de la maintenance.
  • les dispositifs permettant l'écoulement de l'eau malgré la topographie (chasses, pompes...).
  • les dimensions de l'installation, en fonction du nombre d'habitants desservis.
  • les frais dus au SPANC pour le diagnostic d'assainissement effectué.

Les filières agréées d'assainissement

Ces filières sont désormais reconnues par les textes de loi à travers la liste des installations agréées présente dans le Journal Officiel. Il s'agit parfois de dispositifs venant se greffer aux filières traditionnelles, comme le septodiffuseur qui permet d'accroître la compacité des filtres à sable et des lits d'épandage. Les filières agréées comptent notamment les micro-stations d'épuration, les filtres compacts et les filtres plantés.

  • La micro-station d'épuration. Elle a l'avantage de procéder à la fois au prétraitement et au traitement de l'eau, et donc de ne pas nécessiter la construction d'une fosse toutes eaux en amont. Elle n'est pas adaptée aux habitats non permanents comme les résidences secondaires. Elle souffre aussi de sa dépendance à l'énergie électrique. Une coupure de l'alimentation implique donc une paralysie immédiate du système.
  • Le filtre compact. Le principe des filtres compacts à zéolithe est analogue à celui qui préside au fonctionnement des filtres à sable. Ils prennent moins de place mais ils sont généralement plus chers que ces derniers.
  • Les filtres plantés. Ces systèmes écologiques n'exigent pas forcément la présence d'une fosse toutes eaux en amont. Le type le plus répandu de filtre planté combine deux bassins où sont fixées des espèces végétales dont le système racinaire est très développé. Le premier bassin est planté de roseaux et réalise le prétraitement de l'eau. Celle-ci est filtrée verticalement sur un lit de graviers étanche avant d'accéder au second bassin où elle est traitée selon un axe cette fois horizontal. Avec cette configuration, la fosse toutes eaux n'est pas utile mais une grille chargée en amont d'empêcher les déchets les plus gros d'accéder aux bassins est nécessaire.

Bon à savoir

Certaines installations ne ressortant ni des filières traditionnelles ni des filières agréées sont tolérées par dérogation. Quoi qu'il en soit, demandez conseil au SPANC (Service Public d'Assainissement Non Collectif) qui possède souvent des bureaux d'études pour déterminer quelle filière est adaptée à la configuration de votre parcelle. Déterminer pour vous l'ANC idéal fait partie de leurs missions.

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